Vous le ferez peut-être pour des raisons spirituelles, pour l'aventure, pour tenir une promesse, vous déconnecter, vous ouvrir à vous-même et au monde, découvrir l'art et les paysages d'un itinéraire millénaire... Vous voudrez peut-être le faire à pied, à vélo, en voiture ou à cheval. Chaque personne a une motivation spécifique et une disponibilité de temps, de ressources et une certaine compagnie. Quelle que soit la combinaison, l’expérience sera certainement merveilleuse.

​​​​​​​Nous vous présentons 5 Chemins pour commencer le Chemin de Compostelle en Navarre. Chacun d’eux est différent et idéal selon ce qui vous motive à parcourir ces kilomètres. Nous vous invitons donc à découvrir chacun des itinéraires et à choisir celui qui vous attire le plus pour vivre votre aventure.

 

Le Chemin français, histoire et légende

 Son passage à travers la Navarre ressemble à un Chemin de Compostelle miniature. Dans un premier temps, vous serez accompagné par les montagnes verdoyantes des Pyrénées, puis vous traverserez une capitale de province comme Pampelune et, enfin, vous longerez les douces collines de la Zone Centrale, en visitant des villes comme Puente la Reina, Estella-Lizarra ou Viana. Art, paysages, gastronomie, culture et différentes populations vous feront savourer parfaitement cette expérience du Chemin. Une expérience qui vous permettra de prendre la décision de continuer plus loin sur ce Chemin vers La Rioja, Burgos... et enfin Saint-Jacques-de-Compostelle.

Si vous choisissez cet itinéraire, vous partirez de Luzaide/Valcarlos. Cette petite ville située sur le versant nord des Pyrénées est liée à la bataille de Ronceveaux, lorsqu'en 778 l'armée de Charlemagne fut vaincue par les Vascons dans une embuscade. La victoire a été contée dans la Chanson de Roland et a ainsi donné un nouveau nom à la ville : Val de Carlos.

Ensuite, vous arriverez à la légendaire Orreaga/Ronceveaux et vous vous émerveillerez devant son ensemble monumental. Vous serez impressionné par sa collégiale, où se trouve le mausolée du roi Sanche VII de Navarre, dit « le Fort ». Cet endroit est, pour beaucoup de gens, la première étape de leur chemin vers Saint-Jacques de Compostelle. Chaque jour de l'année, dans la belle église gothique de Santa María, a lieu la « Messe du Pèlerin », qui se termine par la bénédiction de ceux qui partent en pèlerinage. Dans ce beau rituel, décrit par Paulo Coelho dans l'une de ses œuvres, on récite un texte du XIème siècle avec lequel on bénit et nomme « pèlerins » tous ceux qui commencent leur voyage là-bas.

De là, vous vous dirigerez vers Zubiri à travers des paysages spectaculaires qui traversent également des forêts avec des légendes, comme celle de Sorginaritzaga, qui signifie « la chênaie des sorcières » (avant d'atteindre Auritz/Burguete). Ensuite, vous arriverez à Pampelune. Vous accéderez au cœur de la ville en traversant ses remparts, par la Porte de France. Vous découvrirez sa Cathédrale de Santa María la Real, ses charmantes rues pavées et ses délicieux pintxos. Et à partir de là, le paysage commence déjà à changer petit à petit. Enfin, vous arriverez à Puente la Reina, où le chemin rejoint la section aragonaise.

La section aragonaise du Chemin français, idéale pour (dé)connecter

Cet itinéraire provient de la Via Tolosana qui partait d'Arles et accédait à la péninsule ibérique via le Somport. L'itinéraire traverse des paysages agricoles et des vignobles. En chemin, vous serez surpris par quelques joyaux artistiques du style roman de Navarre, comme l'incroyable portail de Santa María de Sangüesa, ou l'énigmatique ermitage octogonal de Santa María de Eunate, entourée d'une galerie à portiques avec 33 arches. À quelques kilomètres de ce temple unique, vous arriverez Puente la Reina, où les deux chemins ne font plus qu'un et vous pourrez vous reposer sur les rives de la rivière Arga tout en contemplant son magnifique pont roman.

De là, vous continuerez votre aventure en direction de Cirauqui, une petite ville médiévale qui s'est développée grâce au Chemin et surprend ceux qui la visitent. Certains des attraits que cache cet endroit sont : les vues imprenables sur la Sierra de Lokiz, les vestiges de l'ancien rempart qui l'entourait, son pont romain, l'ancienne voie romaine et son église-forteresse.

Ensuite, le parcours continue vers Estella-Lizarra, « la star médiévale » du Chemin, où l'atmosphère jacobéenne imprègne la ville. Cette ville s'est développée grâce à l'effervescence commerciale que la route jacobéenne a suscitée sur son passage. C'est pour cette raison que le quartier de San Pedro, le premier par lequel on accédait à la ville, s’est rempli d'artisans, d'auberges, de monuments civils et religieux. En arrivant à cet endroit, vous trouverez sûrement mille excuses pour faire une halte plus longue et apprécier sereinement sa gastronomie, sa culture et son histoire.

L'itinéraire continue jusqu'à Viana, la dernière petite ville du Chemin français en Navarre. Elle fut fondée par le roi Sanche VII dit « le Fort » pour se défendre, puisqu'il était situé à la frontière du royaume de Navarre et du royaume de Castille. Aujourd'hui, nous pouvons voir les restes des remparts qui le protégeaient et il vaut la peine de visiter son imposante église-forteresse de Santa María de la Asunción, dont la façade est considérée comme l'œuvre en pierre la plus importante de la Renaissance navarraise.

Le Chemin du Baztan, une voie millénaire

Vous souhaitez refaire le Chemin, mais vous ne souhaitez pas suivre le même itinéraire ? Ou peut-être avez-vous envie d’en faire seulement une partie ? Essayez donc le Chemin de Baztan. Bien que cet itinéraire jacobéen ne soit pas aussi populaire que le Chemin français, c’est l’un des itinéraires les plus archaïques qui existent en Navarre. Il traverse la Vallée du Baztan, considérée comme l'un des paysages les plus idylliques des vallées pyrénéennes atlantiques navarraises. Au début de ce Chemin, vous trouverez les merveilleuses et magiques Grottes d’Ikaburu à Urdazubi/Urdax, où vivaient les lamias, de magnifiques êtres mythologiques, mi-femmes, mi-poissons.

Cette voie jacobéenne passe par le port le plus bas de toutes les routes qui traversent actuellement les Pyrénées : le port de Belate. On y trouve les vestiges de l'ancienne voie romaine.

Au Moyen Âge, c'était un chemin de pèlerinage habituel et c'était aussi une route pour les armées, les marchands et les rois qui devaient traverser la frontière.

Le Chemin de Batzan traverse des lieux emblématiques comme Amaiur/Maya, où s'est produite la résistance navarraise lors de la Conquête depuis son château. Il passe également par Elizondo, une ville devenue célèbre grâce aux romans de Dolores Redondo. Là, vous pourrez admirer le pont de Txokoto, théâtre de l'intrigante « Trilogie du Baztan », et contempler les façades fleuries qui bordent le fleuve Bidassoa. Nous vous suggérons également d'acheter du chocolat et du fromage dans leurs magasins pour reprendre des forces.

Le chemin avance à travers des paysages verdoyants parsemés de fermes, dont beaucoup ont un eguzkilore (fleur séchée du chardon sauvage) à la porte en signe de protection. Et en suivant le cours de l'eau, plus précisément celui de la rivière Ulzama, on arrive enfin à Trinidad de Arre, qui rejoint le Chemin français.

Le Chemin de Sakana, un itinéraire d’origine tombé dans l'oubli

Cet itinéraire qui va d'Irurtzun à Ziordia est idéal pour ceux qui en ont déjà parcouru d’autres pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il se trouvait sur une ancienne voie romaine du Ier siècle qui, après avoir traversé les Pyrénées, arrivait à Pampelune et traversait ensuite la Sakana en direction de Vitoria.

​​​​​​​Lorsque le roi Sanche III Garcés dit « le Grand » a établi ledit « Chemin français » comme route officielle vers Saint-Jacques-de-Compostelle, le Chemin de Sakana, également appelé Chemin de la Chaussée, est devenu un itinéraire secondaire jusqu'à ce qu'il soit tombé en désuétude.

Aujourd'hui, nous pouvons à nouveau profiter du tronçon qui traverse cette belle vallée. Il est bien indiqué et dispose de tous les services nécessaires pour passer la nuit, manger et s'y rendre.

Souhaitez-vous revenir aux origines du Chemin et parcourir ses 45 kilomètres en deux ou trois étapes ? Vous pouvez organiser le parcours à votre convenance. Les petites villes de la vallée de Sakana sont prêtes à vous accueillir.

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Le Chemin de l’Èbre, idéal à parcourir en vélo

Si ce qui vous motive est de parcourir des kilomètres à vélo, c'est une option parfaite. Le long de cette route, et en suivant le cours de ce grand fleuve, ceux qui venaient de la Méditerranée traversaient la Navarre pour rejoindre le Chemin français à Logroño. Ce chemin entre en Navarre par Cortes et, en passant par Tudela, se dirige ensuite vers Castejón.

Ne manquez pas le Château de Cortes et la richesse culturelle et gastronomique de Tudela, Capitale des légumes. Vous pouvez également visiter son centre historique et vous sentir transporté à l’époque médiévale, où cohabitaient dans la ville des personnes des trois grandes religions monothéistes. Cet air historique se mélange à l’art urbain le plus actuel. Nous faisons référence à une exposition internationale de muralisme contemporain organisée par la Mairie de Tudela.

Que vous le fassiez dans son intégralité ou en plusieurs fois, à pied ou à vélo... profitez du Chemin. Ces 5 propositions vous donnent la possibilité de le vivre à votre façon. Vous pouvez en choisir une ou, pourquoi pas, toutes ! En tout cas, nous vous souhaitons un Buen Camino !​​​​​​​